Bonsoir tout le monde, voici donc une petite (<= menteur) histoire que je poste, sur l'entrainement de Rhéodran par Seleliath. Ne m'en veuillez pas, j'ai voulut m'essayer au roman, mais le résultat est plus que passable, enfin c'est d'essayer qui compte après tout hein
texte :Rhéodran jura entre ses dents. Il ne voyait pas du tout comment s’en sortir de façon propre.
Il courut entre les arbres, entendant les flèches siffler dans son dos, et se planter dans les troncs. Ses poursuivants se rapprochaient, malgré tout ses efforts.
Voyant un homme, armé d’une hache, qui tentait de lui barrer le chemin, il sauta, prit appui sur un tronc pour tourner sur lui-même, puis il tomba sur son adversaire, le bouclier sous lui. Entendant un bref cri suivit d’un gargouillement étouffé, il en conclu que celui-ci ne serait plus une menace, et il continua sans même un regard.
Le combattant Rohir émergeât des arbres et mit son bouclier dans son dos, juste à temps pour qu’une flèche se fiche dedans. Se baissant, il esquiva un cavalier qui galopait le long de la lisière, puis il courut quelques mètres avant de plonger derrière un arbre sur le bord de la route.
Le cavalier revint à la charge. Rhéodran contourna l’arbre et prit son ennemi par surprise, lui faisant goûter à sa lance avant qu’il n’ai le temps de se rendre compte de quoi que ce soit. Trois ennemis se détachèrent alors de l’obscurité ambiante, alors que des cris rageurs retentissaient dans le bois, derrière lui.
Les trois hommes arrivèrent sur lui en même temps. Rhéodran se rua vers eux, bloqua une première attaque, puis, tournant sur lui-même, sa lance entailla la gorge d’un des hommes qui s’effondra dans un bruit mat.
Les deux autres combattants s’étaient baissés juste à temps, et l’un d’entre eux attaqua Rhéodran aux tibias. Heureusement ce dernier avait de solides jambières, mais il fut malgré tout déséquilibré, basculant vers l’arrière. Il eu malgré tout le temps de donner un fameux coup de bouclier en guise de vengeance, son ennemi s’étalant dans l’herbe. Mais, ce faisant, Rhéodran tombât au sol la tête la première.
Se retournant, il vit le troisième homme, armé d’une hache, s’apprêter à donner le coup mortel.
Evidement, l’homme n’avait pas prit en compte la lance de Rhéodran, qu’il avait toujours en main. Le troisième ennemi à terre, le Rohir se releva, grimaçant. Se tournant vers la forêt, il vit avec horreur une vingtaine d’ennemis se déplacer vers lui. Il se prépara à s’enfuir quand il entendit un bruit derrière lui. L’homme qu’il n’avait qu’assommé ! Rhéodran se retourna rapidement, mais pas assez.
Il eu à peine le temps de voir un javelot percuter la tête de l’homme, la lui décrochant des épaules.
Une forme sombre arriva à côté de lui.
« -Tu m’as fait rater mon exercice du jour, fit une voix sèche, que Rhéodran était sûr d’avoir déjà entendu quelque part.
-Qu’est ce que…
-Je voulait tous les tuer d’hémorragies »
Un bras émergeât de la forme sombre, désignant les hommes arrivant le la forêt. La plupart étaient déjà morts, les autres essayaient vainement d’avancer en titubant. Tous portaient de profondes blessures aux jambes et aux bras.
« -Mais trêve de politesses. Qu’est-ce que tu viens faire ici ?
-Hé bien je… Tout d’un coup il se souvint de cette voix intransigeante. Seleliath ! C’est vous ?
-Félicitations, enfin quelque chose de juste qui sortes de ta bouche. Et ma question à moi ? Que viens-tu faire ici ?
-Le Doyen m’a envoyé…
Seleliath approcha son visage près de Rhéodran, une expression indéfinissable sur ses traits.
-Pas le Doyen. Norius.
-Norius m’a envoyé ici.
-Pour me trouver ?
-Je le suppose
Seleliath laissa échapper un rire de dédain.
-Tu n’en es même pas sûr ? Je ne vois même pas pourquoi je te pose des questions dans ce cas. Enfin, j’imagine qu’après ce… Dur… Combat, tu auras besoin de nourriture. Suis-moi. »
Le trajet jusqu’au camp de Seleliath se fit en silence, aussi Rhéodran en profita pour rassembler ce qu’il savait sur elle.
Ceux qui lui avaient parlé d’elle la présentaient comme une combattante hors pairs, même parmi les Megil Eglerhîn. Personne n’avait voulut lui dire d’où elle venait. En réalité, le bruit courait que seuls Engaraque, Elrahiel et Norius savaient d’elle plus que son nom.
Une chose avait frappé Rhéodran, quand il avait vu Seleliath juste après qu’elle se soit battue. Il l’avait souvent constaté, le combat reflétait la personnalité profonde de chacun. Les Megil Eglerhîn savent très bien cacher leurs émotions, mais le combat les révèle fatalement, ne serait-ce que sur leurs visages. Rhéodran s’était déjà amusé à observer ses confrères en combat. Ainsi, Le visage d’Engaraque reflétait sa sauvagerie, celui de Meldanir sa noblesse, et celui de Farandur sa concentration, par exemples.
Mais le visage de Seleliath n’exprimait rien. Il restait aussi vide qu’à l’habitude. Rhéodran ne savait qu’en penser.
Il ne l’avait vu qu’une fois. Au Sanctuaire, ils s’étaient croisés. Rhéodran voulait la voir depuis qu’il avait entendu parler d’elle. Mais elle n’avait pas accordé le moindre regard à qui que ce soit, à part à Norius quand il leur avait parlé de la future campagne, ou à Elrahiel, qui était venu la voir.
Alors qu’il réfléchissait, ils arrivèrent à une tente, devant un tas de bois. Seleliath alluma rapidement le feu, puis s’assit, sans se départir de ses vêtements noirs.
« -Avant de manger, continue donc. Que viens-tu faire ici ? Peut être le saurait-je avant la fin de la semaine.
-Norius m’a envoyé ici…
-ça, je le sais déjà, ma mémoire n’est pas aussi petite.
Rhéodran se retint de soupirer, puis continua.
-Il m’a dit qu’un grand avenir m’attendait parmi les Megil Eglerhîn, mais que je devais m’exercer. Aussi il m’a dit qu’en venant ici je pourrais m’améliorer.
-Ceci expliquant cela. T’as t’il dit quoi que ce soit sur moi ?
-Non, je ne pense pas. Il aurait dût ?
-Disons que j’ai été maître d’armes, aussi il t’a envoyé ici, bien que ce soit la première fois qu’il m’envoie qui que ce soit, ou même que qui que ce soit des Megil Eglerhîn vienne me voir pour que je l’entraine.
-Donc je serais votre élève ?
Seleliath resta un moment pensive, puis se tourna à nouveau vers Rhéodran.
-Il se pourrait. Pourquoi es-tu venu ici ?
-Je suis venu ici pour m’améliorer, et…
- Vas t’en.
La réaction de Seleliath fut brutale, mais sans aucun éclat de voix. Elle ne bougea même pas.
-Je…
-Je ne peux pas t’entrainer pour t’entrainer. Tu ne sais pas ce que cela veux dire, tu ne peux pas t’engager à cela. Qui plus est, s’entrainer sans autre objectif que l’entrainement est par définition sans fin. Et même si une vie d’Homme est courte, je ne tiens pas passer la tienne à t’entrainer.
-Non ! Ce n’est pas ce que je voulais dire. Je viens ici pour de venir plus fort…
-Donc pour t’entrainer, essaye encore.
-Je, hé bien je viens car j’aime mes frères et sœurs. Et je veux les protéger au mieux. C’est pour cela que je viens bénéficier de votre entrainement.
-bien nous y sommes arrivés. Maintenant, si tu veux manger, il va falloir chasser. Je ne sais pas chasser, et je commence à être à court de réserves.
-Bien maître.
-Pas maître. Ni hîrin, ni aucun titre. Le lien que je partage désormais avec toi, ce lien d’apprentissage, est hors de la portée de tout langage. Tu m’appelleras comme tu le souhaite quand tu me rencontreras en tant que sœur d’armes, mais tant que tu seras sous mon apprentissage, tu m’appelleras Seleliath.
-Bien Seleliath. »
Rhéodran alla donc dans la forêt alentours pour chasser. Il revit avec trois lièvres une demi-heure plus tard. Seleliath ne leva la tête qu’un instant.
« -Va m’en chercher d’autres.
-Mais cela va nous suffire pour…
-nous n’en mangerons pas. Et, ce disant, elle jetât les lièvres au loin.
-Mais…
-Tait toi et écoute. Tu ne mangeras que lorsque tu les auras tués proprement. Pas avec une flèche qui leur a déchiré la moitié de l’abdomen, j’entends. Un coup unique au front, une blessure propre, qui n’a rien endommagé de mangeable. Une mort rapide. Tu ne mangeras que cela. Et je te surveille, gare à toi si tu désobéis.
-Bien Seleliath. »
Rhéodran s’exécutas malgré sa frustration, et repartit chasser. L’aurore se levait quand Seleliath voulut bien qu’il mange, et qu’il dorme.
A peine trois heures plus tard, Seleliath le réveilla en sursaut, et lui fit enchaîner des étirements extrêmement douloureux. Puis il dût courir pendant des heures, avant de tester son équilibre, sa stabilité et sa réactivité à l’aide de quelques autres exercices.
Si Rhéodran arrivait bien à certains exercices, comme l’endurance, il ne pouvait égaler Seleliath à aucun point. Après s’être étirée au-delà de ce que les os peuvent normalement supporter, être restée si longtemps immobile que les oiseaux venaient se poser sur elle et avoir enchainé les fentes portant sur cinq mètres, elle pouvait toujours le sermonner en courant à l’envers pendant quatre heures.
Arrivés au soir, Seleliath mit fin aux exercices.
« -Bien, maintenant, tient toi droit, ferme les yeux, et respire calmement. Ne pense à rien d’autre que ta respiration »
Les minutes s’écoulèrent, lentes, et se muèrent en heures. Puis, au bout d’un temps infini, Seleliath parla à nouveau.
« -C’est bon, tu peux aller chasser, et apporte de quoi me nourrir également »
Rhéodran n’eu qu’à faire trois chasses avant qu’elle ne soit satisfaite. Alors il prépara les lièvres (car elle semblait répugner à faire cela également) puis ils mangèrent ensemble autour du feu, et elle lui parla en ces termes.
« -Je t’ai longtemps observé aujourd’hui. Tu es un combattant rigide et robuste. Tu peux faire face à de nombreux adversaire à la fois, car ton corps peut encaisser. Néanmoins tu manque de maîtrise et de technique. Tu as tendance à taper fort plutôt que bien.
Ton bras droit a appris à manier toutes les armes, de la lance à la masse. Mais ton bras gauche lui n’utilise qu’un bouclier.
Bien que tu sois venu ici en manteau, tu as déjà porté une armure plus lourde sur toi. Tu es toujours bien protégé, aussi tu as négligé ton agilité au profit de ta robustesse.
Je ne peux pas tout t’apprendre, aussi je vais m’en tenir à perfectionner ta technique. Voici ce que je te propose. Vu que la seule arme que tu sache manier correctement est ton bouclier, tu vas apprendre à mieux bloquer les coups, plus rapidement, à mettre tes adversaires en difficulté en le faisant, et à en profiter au maximum. Aussi, je crois l’avoir compris en te voyant, te bas-tu souvent à cheval ? Ta monture a l’air robuste et équipée.
-En effet Seleliath, Drealien est un destrier du Rohan.
-Hum je vois. Dans ce domaine, je ne pourrais pas t’aider. Mais je sais que la lance est conseillée pour se battre à cheval, aussi je te conseille de garder celle que tu as là, je t’apprendrai à mieux t’en servir. Je ne t’entrainerai pas à l’arc, celui que tu as là n’est pas bon pour la guerre, et de toute façon je n’en aurai pas le temps.
Ainsi commença l’entrainement de Rhéodran auprès de Seleliath. Ils ne bougèrent pas du camp, à en oublier la guerre et les missions des Megil Eglerhîn. En réalité Norius savait bien que Seleliath garderai Rhéodran isolé du reste de la confrérie le temps de son apprentissage.
Les exercices étaient tous de plus en plus difficiles. Pendant un mois, il travailla uniquement à se renforcer physiquement, et ne toucha pas sa lance ou son bouclier. Puis, un après-midi, Seleliath lui demanda de prendre ses armes, et de la retrouver devant la tente.
Elle était déjà armée, d’une épée et d’un bouclier. Elle avait déposé son javelot au sol.
« -Montre-moi ce que tu sais faire Rohir »
Le combat débutât, mais ne dura pas plus d’un battement de cœur. A Une vitesse surhumaine, Seleliath avait bondit sur Rhéodran, lui plaçant sa lame sous la gorge.
« -Allons, tu peux mieux faire non ? »
Seleliath réattaqua, mais Rhéodran réussi à bloquer. Il tenta de contre-attaquer, mais son adversaire avait déjà bondit au dessus de lui, et, dans une démonstration de souplesse et de rapidité hors du commun, elle s’était glissée entre son bouclier et lui. Elle le renversa d’un coup de pied et appuya son talon contre sa gorge.
« -Visiblement pas… »
Elle tenta alors d’assener un coup avec le bord de son bouclier, droit sur la tête de Rhéodran. Ce dernier eu la présence d’esprit de rouler sur lui-même.
« -Mais vous auriez pu me tuer !
-Tu as cru que je te ménagerai ? Continue. »
Seleliath prit cette fois ses distances, attendant que Rhéodran attaque. Ce dernier hésita un instant, puis, ne voyant pas quoi faire d’autre, il projetât sa lance vers son adversaire.
Cette dernière sauta en tournant sur elle-même, attrapa la lance en l’air, et la retournât à Rhéodran sans même retomber au sol.
Il eut juste le temps de la dévier avec son bouclier. Mais ce faisant, il bouchât son champ de vision, et se prit un coup sur l’arrière du crâne, qui le fit tomber dans l’herbe.
« -Idiot. Ne te sépare jamais d’une arme, sauf si elle te gêne. »
L’entraînement reprit de plus belle, et toujours Seleliath mettait son élève en défaut, trompant sa garde et son attaque quoi qu’il tente. Pendant les premières heures de ce traitement, Rhéodran était frustré, de ne jamais arriver à faire quoi que ce soit, il rejeta la faute sur Seleliath. Oui elle était forte, bien plus que lui, mais elle n’avait rien à lui prouver après tout, alors pourquoi s’acharnait elle sur lui ainsi.
Il lui fallut un peu de temps pour comprendre. A chaque fois, Seleliath le maîtrisait d’une manière différente. Elle aurait pu également faire durer les combats moins longtemps, comme elle l’avait prouvé au premier échange. Alors Rhéodran se rendit compte qu’elle ne cherchait jamais à prendre l’avantage, à chaque fois, elle prenait appui sur une de ses erreurs à lui pour le dominer. Sachant cela, il put appréhender l’enseignement qu’elle lui offrait. Il mit donc tout en œuvre pour corriger ses erreurs. Il se créât ainsi un dialogue au fur et à mesure des combats. Seleliath indiquant toutes les petites erreurs, et Rhéodran essayait tant bien que mal de corriger.
Au soir, après sa chasse, Seleliath s’assit avec son élève.
« -Je sent que beaucoup de questions te trottent dans l’esprit. Pose-les, les garder pour toi ne va pas t’aider
-J’en ai quelques unes en effet Seleliath. Puis-je vraiment toutes les poser.
-Vite dans ce cas.
Rhéodran sourit puis reprit.
-Où avez-vous apprit à vous battre ? Comment se fait il que vous ne preniez pas part à plus de décisions ? Et pourquoi vous vois t’on aussi peu sur les champs de batailles ? Vous avez un tel niveau, nous aurions bien besoin de vous.
Seleliath resta un petit moment les yeux rivés sur le feu avant de répondre.
-J’ai appris à me battre bien loin d’ici, en un lieu que tu ne connais pas, et qui a été détruit avant ta naissance. Voilà qui répond à ta première question.
Pour la deuxième, d’une part, je n’ai nulle intention de prendre part à ces décisions. Qui plus est, la plupart y seraient opposés, car ils considèrent que mes motivations ne sont pas assez… Claires et nobles.
Quand à ta dernière question, il y a le fait que je ne veuille pas, et également que je n’ai participé qu’à une bataille, il y a bien longtemps. Depuis, je n’ai fait que m’entrainer, mais l’entrainement ne remplace pas un vrai combat, et ces sensations me sont étrangères, je le crains.
-Mais pourtant, le soir où je vous ai rencontré, vous avez tué tant d‘hommes…
Seleliath rit presque franchement.
-Tu veux savoir comment je m’y suis prise ? Je me suis conduite comme à un entrainement. Je les ai tous tués par hémorragies, pour m’y entrainer. Je doute en être capable dans la furie de la bataille vois-tu. »
Rhéodran ne dit plus rien, mais il se souvint qu’elle ne les avait pas tous tués d’hémorragies.
L’entrainement se poursuivait, inlassablement, sans repos. Il fallut un mois entier pour que Seleliath soit satisfaite de sa rapidité de maniement du bouclier. Une fois que, d’après ses dires, Rhéodran n’était plus une catastrophe ambulante, ils s’attelèrent au maniement de la lance.
« -Au maniement de la lance j’ai dit. Je ne pense pas avoir mentionné de bouclier pour cet exercice. Allez, plus vite que ça, ton diner refroidit déjà, et je doute que même cinq heures soient suffisantes pour que je n’ai pas l’impression de combattre un bûcheron. En garde ! »
Durant les semaines suivantes, ils travaillèrent tout ce qui semblait possible et imaginable de travailler. Il apprit à faire tourner sa lance de toutes les manières que lui permirent son poignet (et même plus), ils travaillèrent l’allonge, comment se battre debout, à genoux, accroupi, couché, et même suspendu à un arbre.
Après qu’il ai fini de maîtriser un coup particulièrement difficile, qui permettait de frapper à trois reprises un adversaire juste en face de lui alors qu’il avait sa lance dans le dos, Rhéodran reprit son bouclier pour apprendre à conjuguer ses techniques offensives et défensives.
Les premiers essais furent catastrophiques. Il ne cessait de s’emmêler entre ses deux bras, de bloquer sa lance et de gêner son bouclier.
Il lui fallut des journées entières d’entrainement à la coordination pour ne pas risquer de s’amputer à la moindre parade-riposte. Au premier combat, il réussi à faire passer la lance derrière son dos en un coup puissant, mais Seleliath bloqua sans sourciller, et, la lance se retrouvant coincée entre les deux boucliers, elle se brisa en deux.
« - Elle n’était pas de bonne qualité de toute façon, je voulais t’en parler depuis quelques temps, répondit Seleliath au regard accusateur de Rhéodran, il t’en faut une de meilleure qualité.
Rhéodran ravala un moment sa rage, puis répliqua.
-Et savez vous où je peux m’en procurer, Hîrin ?
-Pas Hîrin, je te l’ai déjà dit. Et oui je le sais. Prépare tes affaires, et vas chasser. Demain, nous partons en voyage.
- Où allons-nous ?
-Au Nord. Au Lindon. »
Au bout d’une semaine de marche, les deux voyageurs franchirent les Montagnes Bleues pour se retrouver face à la Mer. Une mince côte restait encore, vestige d’un autre Âge. Ils se mirent à longer le versant Ouest des Ered Luin, vers le Nord, pour arriver à une petite grotte creusée dans le flanc des Montagnes.
« C’est l’entrée d’un tunnel des Nains. Il fut abandonné et éboulé quand la situation devint intenable, et que la guerre semblait perdue, il y a bien longtemps… »
Rhéodran tenta de décrypter le regard de Seleliath, mais elle semblait encore plus renfermée qu’à l’habitude. Après s’être arrêtée un moment, elle avança, et révéla, dans des sortes de niches creusées à même le roc, des armes, entreposées ici.
Beaucoup d’armes. La couche de poussière les recouvrant témoignait de leur ancienneté, mais pourtant, leur fil ne semblait pas ni émoussé, ni même rouillé.
Seleliath prit une lance antique, plantée à même le sol de pierre. Le tranchant ne semblait même pas affecté par ce séjour dans le roc.
Seleliath la tendit à Rhéodran.
« -Tient, voilà une arme, qui a vécu. Créée par un grand artisan il y a bien longtemps, et qui a versé plus de sang que tu ne pourrais le faire de toute ta vie.
La prenant, Rhéodran en sentit toute l’expérience, et aussi une forme de sagesse et de tristesse.
-Elle n’est pas intacte, poursuivit l’Elfe, il va falloir que tu trouve de quoi la restaurer, et quelqu’un qui puisse le faire. Il va te falloir du bois de noyer pour le manche. Mais celui du Nord n’est pas de bonne qualité, je te conseille de partir au Rohan. Dans certaines forêts, tu trouveras des noyers d’obsidienne, qui produisent un bien meilleur bois.
Il va te falloir également un autre objet, le bout de ton manche est vide.
-Je sais ce que j’y mettrais. Ma mère me disait tout le temps que l’émeraude est symbole de durabilité et d’endurance.
-Dans ce cas, tu devras aller dans les anciennes forges d’Eregion. C’est là bas que tu trouveras les émeraudes les plus pures de la Terre du Milieu. Il te faudra trouver un artisan également. Il y a des marchants au Pays de Bree, ils pourront te renseigner. Vas-y maintenant.
-Vous ne venez pas avec moi ?
-Non. Ton entrainement a assez prit de mon temps, considère le comme terminé.
Rhéodran s’apprêta à partir, puis il se rendit compte qu’il avait oublié quelque chose.
-Seleliath ?
-Parle.
-Cette arme. A t’elle un nom ?
-Elle en a eu un. Maintenant c’est à toi de lui en donner un.
-Hum, hé bien j’aurais besoin de votre aide. Je sais comment je voudrais l’appeler, mais je voudrais que son nom soit en Quenya.
Seleliath ne dit rien, se contentant de se tourner vers son ancien élève. Prenant cela pour un acquiescement, Rhéodran continua.
-Je voulais qu’elle vous ressemble. L’artisan de mort, ou l’artiste de mort.
Seleliath resta impassible, la pénombre empêchant de voir la moindre expression de son visage.
-Tu l’appelleras donc Nurumaïtar. Maintenant vas. »
Rhéodran s’en alla, souriant, et Seleliath resta dans la grotte, à revivre le passé.
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Mar 6 Mai - 18:24 par 
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