A travers le feu et les cendres

Bonjour tout le monde ! heureux de vous rapporter ce nouveau récit, qui est la version "remastérisée" de l'entrée de Rhéodran dans les Megil Eglerhîn. J’expérimente un nouveau style narratif alors soyez tolérant j'ai pas eu le courage de repasser derrière toutes les coquilles . Le style est plus dans l'évocation que dans la description, donc c normal que ce soit un poil déroutant, et pas précis, c'est fait exprès

Texte :


Les ombres tournaient devant Rhéodran, le narguant presque. Son esprit ankylosé n’en avait pas même peur. Elles étaient là, comme si elles avaient toujours été là. Comme si il n’y avait rien eu avant. Il n’y avait rien eu avant.

Les odeurs, les sons, même son toucher, tout était amortit, atténué, il n’en avait qu’une vague impression, comme naviguer dans un rêve en espérant et craignant être réveillé.

Puis soudains, son monde changeât, alors qu’une nouvelle ombre se plaçait devant lui. Cette ombre là était différente, elle semblait vouloir se montrer à lui, elle n’était pas froide et distante, mais amicale et accueillante. Et d’elle émanais autre chose.

Une voix. Pas un son quelconque, mais une voix. Il se raccrochât à cette voix, il en fit son monde, la seule chose qu’il pouvait identifier, dont il pouvait se rappeler. La seule chose dont il voulait se rappeler. Il fermât les yeux. Il ne voulait plus voir le monde brouillé. Il ne voulait qu’entendre cette voix.

Au début, il ne compris pas ce que la voix disais. Il écoutait sa musique. Puis au fur et à mesure, il assemblât les sonorités, une après les autres, comme un jeu au début, puis de plus en plus frénétiquement, poussé par une inspiration, ou une nécessité.
Puis il finit par comprendre, et la voix pris un sens pour lui, et ce fut sa première lumière.

« -Qui es tu ? »

Il en aurait presque rit. Il sortait de ses ténèbres, pour retomber dans d’autres. Il ne savait pas même où chercher. Il ne comprenait pas même comment il pourrait se définir. Alors que son esprit sombrait, son corps prit les devants, et sa bouche articulât un son.
Lui-même ne compris pas ce qu’il avait dis – car il avait dit quelque chose, de ça il était sûr – mais la voix semblais satisfaite.

« -De quoi te souviens-tu ? »

La réponse lui vint tout de suite aux lèvres, car cette question, il se l’était posée à son réveil, il y a une éternité lui semblait il. Il n’eut pas le moindre mal à l’articuler, tant il en était convaincu.

« -de rien »

Cependant, dès qu’il eu formulé cette pensée à voix haute, elle lui semblât absurde. Il se souvenait d’un cheval. Un cheval, qui galopait pour la dernière fois.

Alors deux mots lui revinrent, deux mots qui semblaient signifier tout pour son esprit. Il ajoutât alors, suivant ses pensées, parlant à lui-même autant qu’à la voix.

« -Le cheval… Les flammes et la douleur. Je me souviens. La douleur… Je me souviens de tout »

« -Ne laisse pas la douleur te perdre. N’y pense plus, ce n’est pas la seule chose dont tu te souviennes. Rappelles-toi

-Il n’y a rien d’autre, que les flammes. Et le cheval.

-Il y a un début à tout. Comment cela a-t-il commencé ? Souviens-toi. Te souviens-tu du froid et de la neige ?

-La neige… La neige à la porte… Un froid poignant, mais pas tant que la peur… Je me souviens. Je me vois…

- Racontes moi mon ami. »

Et la voix était si prenante, si enivrante et confiante, que Rhéodran ne put que raconter, car c’est aussi ce que désirai une partie de lui.

« -Je suis arrivé à la porte. Je revenais de la chasse, j’étais partis depuis… Depuis des jours, ou des semaines, je ne sais.

- De quelle porte parles-tu ?

-De… De la porte Sud. La porte de Bree.

-Bien. Qu’y as-tu vu ?

-Les feux rouges. Ils s’élevaient dans le ciel, et on entendait le craquement du bois qui se consumait. Je… J’ai admiré ça, je crois bien. Je ne saurais dire pendant combien de temps, je suis resté là. Et puis, j’ai entendu un cri. Tellement clair, soudain. Impromptu. Je me suis rendu compte de ce que je regardais. Et j’ai passé la porte.

-Et là, une fois que tu es entré à Bree, qu’as-tu fais ?

-Je me suis avancé. C’était une femme qui avait crié. Je la connaissais. Elle venait souvent à l’auberge de mon père. Elle buvait, se plaignais à qui voulait l’entendre, de tout, du maire, de ses enfants, de son mari, du temps. Je la méprisais. Au fond de moi, je la méprisais. Et là, elle était couverte de bleue et de boue, et un homme se tenait au dessus d’elle. Il avait une épée à la main. Et il avait un air de sauvagerie… Je n’avais jamais vu cet air autre part que sur des loups.

Une fois qu’il eût commencé à parler, il ne pût s’arrêter, sa bouche retrouvant avant le reste de son corps ses habitudes, pour  faire sortir toutes les tensions qu’il sentait en lui.

- Ce fut la première fois que je vis un tel acte. Ce qui me marquât, ce fut le fait que cet homme ne connaissait pas la femme, et pourtant il avait l’air de la haïr comme on hait celui qui vous a volé femme et enfants.

J’ai  prit mon arc. J’avais toujours mon arc sur moi. Et sur l’occasion, on partie de moi savais quoi faire. Savais ce qui devait être fait. L’homme ne m’avait pas remarqué. Je tirai la flèche.

Rhéodran s’interrompît, puis prit une profonde inspiration.
-Je… Je voulais le tuer lui. Je le jure. Mais ma main a du trembler, ou je ne sais quoi. Je ne me repentirai jamais assez.

Après… Après que la femme soit tombée, l’homme m’aperçut. Il dût deviner de suite que je n’étais pas un des siens. Il se jetât sur moi. J’étais paralysé. Il brisât mon arc, et me jetât à terre.

J’étais étourdi, mais en tombant, ma main a touché un objet dur et froid. J’ai frappé, sans même réfléchir. Je crois bien que l’homme fut aussi surpris que moi par ma réaction, et il s’écroulât sans même crier. Je me suis relevé.

C’est là, avec le sang sur les mains, que je me suis aperçu pour la première fois de ce qu’il se passait. Mon esprit n’avait pas accepté la situation, mais je crois qu’avoir frappé cet homme m’a rendu plus lucide sur le coup. Je me suis tourné lentement sur moi-même.

Les bâtiments autour de moi étaient en flammes, qui ondulaient lentement dans la nuit. Nul bruit ne s’élevait, ou peu être était-ce moi qui n’entendais rien. Les cendres et les étincelles retombaient dans la neige, qui s’illuminait de reflets de sang.

La ville saignait autour de moi. Toutes les maisons que j’avais connu, dans lesquelles vivait des amis à moi, tout cela était en train de brûler. Je perdais tout ce que j’avais. J’ai faillis rester là, à genoux dans la neige, à me morfondre. En vérité, j’aurais aimé rester comme ça. Mais une simple pensée m’a traversé. Ma maison. Ma famille. Il fallait que je sache.

Je me suis précipité en avant, j’ai laissé tomber ma masse de fer avec laquelle j’avais frappé. Je ne pensais plus à rien d’autre.
Quand je suis arrivé à la fontaine aux sangliers, je me suis arrêté.
Les bâtiments autour du Poney Fringant étaient en feu, mais pas l’auberge. Pas encore. Des brigands avançaient, des torches à la main.

J’ai voulut crier, mais je n’ai rien fais. J’étais paralysé.

-Ce n’est pas ce que j’ai vu. Qu’as-tu fais ?

-Je n’ai rien fait. C’est le cheval. Le cheval qui m’a guidé.

-Expliques moi.

-L’enseigne du Poney Fringant. Le poney qu’il y avait dessus, avec les flammes et les ombres mouvantes, on aurai dit qu’il courait, qu’il chevauchait vers le feu. Ça m’a rappelé une chanson de mon enfance, que l’ont chantait lorsque les nôtres partaient en guerre.

Rhéodran avançait vers l’auberge, sentant la rage et le courage dans son cœur, la neige et le feu autour de lui, les sens en alertes.

Il aperçût une lance de fer, posée au sol, la pointe couverte de sang. Il se baissât, et sa main entrât en contact avec le bois  du manche. Ses souvenirs, portés par la chanson qui s’échappait de ses lèvres, remontèrent jusqu’à son enfance, et son père lui apprenant à manier les armes.

Ses muscles avaient été conservés par la chasse, il se sentait prêt à combattre, enfin. Il chantât plus fort encore, en défi lancé à la dévastation en face de lui.

Un reflet métallique attirât son regard. Il saisit un large pavois, sous un garde de Bree allongé dans son sang. Le bouclier équilibrait convenablement sa lance, et l’acier en contact sur sa peau lui fournissait un bon point de repère, un encrage sur la réalité.

Son attention se reportât sur les brigands. Cinq avançaient avec des torches, vers l’auberge. Rhéodran projetât sa lance, qui arrachât le bras du brigand en tête. Rhéodran se précipitât vers les brigands, tournant avec son bouclier, il bloquât les attaques, puis il se projetât en avant, écrasant un des brigands sous lui. Il entendit le coup se briser.

Il se relevât, bloquât une épée, et donnât un coup du revers de son bouclier à l’ennemi devant lui. Il sentit une brusque brûlure à son bras. Une estafilade sanglante se dessinât sur son corps. Il se baissât et ramassât sa lance au sol, retrouvant le contact du bois.

Rhéodran se retournât et balançât sa lance, qui tranchât la gorge d’un des brigands. Le retour de la lance trouvât le cœur du dernier encore debout. Il appuyât son talon contre le thorax et délogeât la lance. Un bref râle derrière lui. Rhéodran plantât la lance dans le ventre d’un des brigands à terre. Il prit une profonde inspiration. Des bruits de pas. Une flèche ricochât contre le bouclier.

Les bandits revenaient vers le Poney, par petits groupes. Rhéodran lançât un cri de défi. La première lame frappât son bouclier, et sa lance transperçât à nouveaux. Il ne se souvenait plus de ce qu’il se passât. Il semait la mort. Impunément. Il se souvint d’une flèche qui se plantât dans son épaule. Puis une, lui bloquant le genou. Sa lance se brisât dans la gorge d’un ennemi. Son bouclier était percé de maintes flèches.

Alors qu’il délogeait le bout cassé de sa lance du cœur d’un ennemi, il entendit un bruit de pas derrière lui. Des hommes avançaient. Il se retournât d’instinct, son bouclier levé. Des flèches enflammées sifflèrent autour de lui, quelques une ricochèrent contre son bouclier. Une s’y plantât.

Rhéodran projetât son bout de lance vers la rangée d’archers qui venait de se former, en blessant un à l’épaule.

Une deuxième volée de flèches. Rhéodran roulât, en esquivant la plupart. Une brusque douleur à la jambe. Il regarde. Une flèche, enflammée, lui a transpercé le mollet. Il se relève malgré tout.

Rhéodran réussit à se mettre à couvert derrière l’escalier du Poney. Il entendit autant qu’il sentit les archers se rapprocher. Lorsqu’ils furent assez près, il bondit sur le plus proche.

Il abattit le bouclier sur les pieds de l’archer, puis il frappât au menton. L’homme s’écroulât. Rhéodran se retournât vers le suivant. Et il vit la flèche partir. Il se rappelait la flèche se planter dans sa poitrine, juste sous son cœur. Il s’écroulât, le regard attiré par la flèche enflammée fichée dans sa chair. Puis il levât les yeux vers l’archer qui levait à nouveau son arc, encochait une flèche,  visait la tête.

Rhéodran s’arrêtât de chanter. La voix reparlât.

« -pourquoi t’arrêtes tu ?

-je ne me rappelle plus. Je me suis vu mourir.

-Mais tu n’es pas mort.

-Non mais je ne me rappelle pas…

-Qu’as-tu vu ?

-J’ai vu… Vous ?

-Je ne t’ai pas demandé qui tu as vu, mais ce que tu as vu.

-La… La mort.

Ce Fut la première chose qui lui vin à l’esprit, et la première idée qu’il parvint à formuler. L’ombre rit doucement. A ce rire, si clair et franc, les sens de Rhéodran se réveillèrent soudainement, comme sortant de leur engourdissement.

-Et la mort vient de te soustraire à elle-même dans ce cas.

-Je vous dois la vie. Comment vous nommez vous ?

-Mon nom ne t’évoquerai rien.

Cependant, tu peux m’appeler Solosanàr. Solosanàr des Megil Eglerhîn.

Très Très bon début ! bravo mon ami, malgré quelques petites fautes d'étourderies (que je pardonne ô volontiers !) Le récit est très bien !

Hâte de lire la suite !

Gloire à toi !et Rendez-vous sur le front !